Jean-François Moulin et Najoua Batis | 2016
Stratégie marketing ou évolution du regard sur le handicap ?
Aujourd’hui, la personne handicapée et les personnes dites « atypiques » sont de plus en plus présentes dans la publicité. Elles font de plus en plus souvent le buzz dans les médias et sur les réseaux sociaux.
Des top-modèles comme Winnie Harlow , l’égérie de Desigual, ou Jilian Mercado mannequin pour Diesel, nous amènent à nous poser bon nombre de questions, en rapport avec les normes et les codes qui régissent la mode et la publicité aujourd’hui. Ces interrogations dépassent le cadre de la publicité affichée sur nos murs, elles concernent surtout la place que la société accorde ou non aux personnes handicapées ou différentes.
Peut-on parler d’un nouveau regard sur le handicap, d’inclusion à part entière de la personne handicapée dans ce cadre ou simplement d’utilisation de la personne handicapée dans un but stratégique commercial ? La réponse n’est pas simple. Le but de la publicité, n’est-il pas de nous faire acheter plus ou d’aider à vendre plus ? On ne fait pas de la publicité pour inclure les personnes handicapées dans la société sans intérêts.
Par ailleurs, dans une société de plus en plus uniforme, la recherche d’originalité, d’émotion partagée et surtout de proximité avec le grand public, sont les nouveaux besoins pour la publicité d’aujourd’hui.
Au-delà de la « tendance » du moment, du « buzz », de l’effet marketing, est-ce une réelle évolution du regard sur le handicap que de nous proposer des personnes handicapées dans la publicité ?
Cette analyse n’apporte pas la réponse à cette question, mais dégage des pistes de réflexions et de débats. D’autant plus que nous manquons souvent de recul sur le sujet. Lorsque l’on « croise » une pub en rue, nous ne sommes pas dans des conditions idéales pour avoir un regard critique et analytique sur le sujet.