Esenca | 2013
L’exceptionnel succès du film « Intouchables » révèle une société sensible à l’émotion et capable de curiosité positive. C’est l’habitude de voir des personnes handicapées qui nous a manquée jusqu’à récemment, engendrant cette curiosité négative, ce rejet de ce qui n’est pas comme soi.
Les personnes handicapées se cachent. La société n’est pas encore organisée pour qu’elles puissent vivre avec nous. Elles ont honte, leurs familles ont honte.
C’est nous qui créons leur malaise du haut de nos a priori. Que dire des cas où l’intégrité sensorielle et motrice s’accompagnent d’un comportement sévèrement hors norme et d’une pauvreté de communication ? La suspicion de maladie mentale et sa dangerosité surgissent immédiatement comme une explication. Un documentaire comme le cerveau d’Hugo donne la parole, explique, donne à voir avec respect et sensibilité. Il peut contribuer notablement à changer le regard de notre société sur l’autisme.
Les recherches sur l’autisme ont beaucoup avancé ces derniers temps, mais comme elles sont publiées dans des revues scientifiques en anglais, beaucoup de professionnels et les familles ne les connaissent pas. Or, il est essentiel de faire connaître ces évolutions et leurs implications pour bien ajuster les prises en charge. Des documentaires tels que celui-ci sont donc un atout précieux dans le but de transmettre d’une façon accessible les recherches et leurs applications.
L’intérêt de ce documentaire est de montrer qu’il existe des approches centrées sur l’aide au développement du jeu social et de la communication articulées aux connaissances en neurosciences. Ce documentaire peut également être un outil de travail pour le personnel médical et la formation des étudiants, il constitue un support dynamique qui peut aider à stimuler les questionnements sur les liens entre la recherche et les situations de terrain.