Nous donnons la parole aux intéressés !
Plus jamais d’oubliés dans les politiques publiques !
Le 3 décembre, c’est la journée internationale des personnes en situation de handicap. Si cette année encore la date n’a rien d’une fête, c’est parce que 2020 a un goût amer pour les principales intéressées.
Alors qu’on estime que les personnes en situation de handicap constituent 15 % de la population dans l’Union européenne et que 40 % de la population est à mobilité réduite , nous n’avons cessé de dénoncer le manque de considération qu’elles ont éprouvé et subit dans le cadre de la gestion de la COVID-19.
Une gestion COVID-19 déplorable
Nous avons sans relâche travaillé à visibiliser les difficultés rencontrées par notre public et à travailler à des propositions afin de gérer au mieux cette crise sanitaire. Et pourtant :
- Mauvaise prise en compte des personnes en situation de handicap quant à leur avis et leur droit de décider pour elles-mêmes en cas de COVID-19.
- Diminution, voir arrêt des visites et des suivis médicaux non urgents en présentiel : traitement et/ou diagnostic postposé, diminution voire arrêt des reconnaissances Handicap et des recours en justice…
- Ralentissement qui pèse des services aux personnes en situation de handicap (Phare, AViQ, Direction Générale Personnes Handicapées, soins à la personne, etc.)
- Pas d’alternative de suivi scolaire pour les enfants à besoins spécifiques, détérioration de leur état de santé et perte de leurs acquis scolaire.
- Suppression de la prise en charge de notre public par la SNCB : le service assistance aux PMR ne fonctionnait plus durant la première période du confinement.
- Retard dans la transmission d’informations essentielles à la bonne compréhension de la situation et des mesures qui arrivent de manière accessible (FALC, sous-titrages, vidéos explicatives en langue des signes, etc.)
- Absence de matériel en suffisance et adapté pour prendre en charge des personnes sourdes ou malentendantes, alors que des alternatives comme des masques avec visière transparente existent.
- Confinement et déconfinement hasardeux des institutions pour personnes en situation de handicap.
- ….
Voilà seulement quelques exemples qui permettent de mieux comprendre à quel point la crise a des conséquences importantes pour les personnes en situation de handicap.
Comment faire mieux ?
Construire une société inclusive ! Une société inclusive est une société qui intègre l’Handistreaming, qui a pour objectif d’intégrer une dimension handicap dans tous les domaines de la politique et de la vie publique d’une manière transversale et préventive. Cela permet d’éviter une différence de traitement entre les personnes en situation de handicap et les personnes sans handicap.
Si le concept existe, il n’est encore que trop peu exploité dans les décisions politiques aujourd’hui. Pendant la crise COVID-19, les personnes en situation de handicap ont considérablement vu leur santé, l’accès à leurs soins, les aides et leurs ressources diminuer. Cela a provoqué, tant pour les personnes vivant en institutions qu’à domicile, de nombreuses situation dans lesquelles la dignité humaine n’était plus assurée.
Dans une société de plus en plus ségrégative, il est fortement dommageable de ne pas donner la parole aux principaux concernés. Pourtant, comment comprendre les besoins d’une partie de la population si nous ne sommes pas au plus près de leurs réalités ? Comment anticiper un problème dont nous ignorons la possible existence ?
La solution est dans la Convention ONU personnes Handicapées ratifiée par la Belgique il y a plus de dix ans :
« Dans l’élaboration et la mise en œuvre des lois et des politiques adoptées aux fins de l’application de la présente Convention, ainsi que dans l’adoption de toute décision sur des questions relatives aux personnes handicapées, les États Parties consultent étroitement et font activement participer ces personnes, y compris les enfants handicapés, par l’intermédiaire des organisations qui les représentent» .
Les personnes en situation de handicap ont, dans la grande majorité des cas, les capacités physiques et mentales d’user de leur droit à l’autodétermination. Les enjeux relatifs à la pleine participation des personnes en situation de handicap dans les politiques qui les concernent sont nombreux. Pour cela, il est primordial de :
- Soutenir et mettre en place des conseils consultatifs aux différents niveaux de compétences
- Soutenir les associations qui les représentent par des financements pour leur travail spécifique de défense de ces personnes
- Défendre chaque décision prise dans le champ du handicap au regard des avis des conseils consultatifs et des associations reconnues.
Ça commence quand ?
Nous demandons que la consultation du public concerné par les politiques liées au handicap soit effective dans toutes les sphères de la vie. En qualité d’association de défense des droits des personnes en situation de handicap, de maladie grave et invalidante et à l’occasion de notre centenaire en 2020, nous avons élaboré un outil qui: centralise les témoignages des experts du vécu autour de leurs réalités et besoins pour les 100 prochaines années.
Le site reprend plus de 400 dates historique autour du handicap ainsi que plusieurs outils.
L’un d’eux est un outil de participation affiché en permanence, afin de suggérer aux internautes d’y laisser leurs commentaires, leurs envies, besoin et propositions de changement en matière de handicap.
Avec vous ?
Chacun a quelque chose à faire pour rendre leur voix aux sans voix. Partagez cet outil, pour que plus jamais nous ne devions subir une crise sanitaire aussi défaillante que celle-ci pour les personnes en situation de handicap. Pour qu’à l’avenir, votre voix et celles de l’ensemble des citoyens soit entendue. Les 100 prochaines années doivent rendre effectif le droit à l’autodétermination. Plus que jamais, rien sur nous sans nous !
Écrivons ensemble les 100 prochaines années ! L’enjeu est sociétal, solidaire, commun et universel
Contact
Manon Cools
Chargée de communication & d’éducation permanente
manon.cools@solidaris.be
0473 53 05 57