Travailler dans une entreprise de travail adapté – une ETA – que cela représente-t-il pour les travailleurs en situation de handicap ?
Ces entreprises offrent-elles de réelles opportunités ? Peut-on parler d’inclusion par le travail à leur propos ? Faut-il être « rentable » pour y accéder ? Quels genres d’emplois y sont développés ? Ces entreprises survivraient-elles sans les subsides qu’elles reçoivent des Régions ?
Autant de questions aux réponses et facettes multiples, parce que les réalités sont très diverses !
Lorsque ce dispositif – appelé à l’époque « Atelier protégé » – a été mis en place, il visait les objectifs d’intégration des travailleurs en situation de handicap qui n’arrivaient pas à trouver de l’emploi dans les circuits « ordinaires », mais aussi de servir de « tremplins » vers l’emploi « ordinaire ».
Il faut reconnaître que ce second objectif n’est que très rarement atteint. Par contre, et bien que les ETA aient dû accepter, après des années de revendications d’associations comme Esenca, que le salaire d’un travailleur soit équivalent au salaire minimum garanti.
Les emplois qui y sont développés sont pensés, pour la plupart, en termes d’inclusion et de valorisation. Si une majorité de travailleurs doit être en situation de handicap, une partie n’est pas en situation de handicap . D’autre part, pour une majorité de travailleurs en situation de handicap, l’accès à l’emploi « ordinaire », même accompagné, n’est pas toujours possible.
Donc, quand le Comité des Experts de l’ONU décrète que les ETA devraient disparaître parce que ce sont des ghettos, que seul l’emploi « ordinaire » est à défendre, c’est prendre le risque important de renvoyer les travailleurs des ETA vers le non-emploi !
Est-ce à dire que tout est parfait ? Non, bien entendu ! L’externalisation des contrats, la sous-traitance avec de grandes sociétés, l’accès difficile pour des travailleurs avec des handicaps lourds, sont autant de défis à relever. Les employeurs des ETA sont demandeurs, les travailleuses et travailleurs concernés aussi !
Il doit donc être question de poursuivre des politiques visant l’inclusion et l’épanouissement.
Les ETA peuvent être un outil pour y parvenir.
Gisèle Marlière – Présidente
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